Jean-Louis Minne est né à Saint-Gilles (Bruxelles) en septembre 1876 au sein d'une famille nombreuse où il est le seul
garçon. Son père est ébéniste. Très jeune il se montre doué pour le dessin. Il suit les cours du soir
de l‘Académie de Saint-Gilles, où il obtient la Médaille d'argent en 1905, et d'or en 1907. Cependant, il
ne s'attarde pas à la représentation exclusive de la figure humaine (sujet préféré de ces cours), mais se lance
bientôt dans une étude passionnée du paysage: non pas celui qui est élaboré dans la clarté parfois lugubre des ateliers
d’alors, mais bien celui qui change et vit au gré des variations de la lumière, du clair de lune au vif éclat du soleil,
en passant par toutes les nuances variables du cycle quotidien et saisonnier. ll fait des voyages d'études en Italie,
France et Allemagne. Attiré naturellement par la visite de prestigieux musées, il n'en cache pas moins sa déception:
"Je ne pouvais rester longtemps dans ces salles ou dans ces églises sombres, tant j'étais attiré par la
lumière" écrit-il en Italie. Ses recherches sur la lumière et les couleurs l'amènent à la mise au point, avec la
collaboration de physiciens intéressés par la question, d'une théorie personnelle qu'il exposera, de même que ses
tableaux, en la salle Studio en avril 1919. Dès 1906, il participe à quelques grandes expositions collectives: les Triennales
de Namur, de Liège, d'Anvers, le Cercle Artistique à Bruxelles, le Salon de Tunis (1912 et 1914). Les expositions
personnelles se poursuivent régulièrement dès 1910. La première se tient au Cercle Artistique du Waux-Hall à Bruxelles.
Jean-Louis Minne parcourt la campagne brabançonne. Il s'arrête aux abords des fermes, croque ou peint les paysans au
travail, les enfants déguenillés, les animaux domestiques et bien-sûr, les paysages. Mais c‘est surtout la Forêt qui
l'inspire: il veut en restituer tantôt l'harmonie, le rythme et la monumentalité, tantôt le frémissement sauvage:
il devient ”le Chantre ” de la Forêt, comme le qualifiera Sander Pierron dans son ”Histoire de la Forêt de Soignes”.
ll exprime les émotions subtiles des drèves embrumées ou ensoleillées, colorées suivant les saisons, ou du cœur des haute
futaies dont le sol s’encombre d’une végétation inextricable.
L'artiste à Uccle
C'est sans nul doute son amour pour la Forêt qui le pousse à quitter Saint-Gilles pour s’installer dans une petite
maison au Fort-Jaco. Vers 1920, marié depuis peu, il habite un appartement chaussée de Waterloo, au Vert-Chasseur. En 1923
nait son fils José. Mais sa jeune épouse décède quelques jours après l’accouchement. ll venait d'entreprendre la
construction de sa maison de l'avenue Victor Emmanuel III au Vivier d’Oie. Encore un lieu stratégique en bordure de sa
chère Forêt... C'est dans cette maison qu'il vit le reste de ses jours, jusqu’à sa mort en juin 1951. Une
Rétrospective de son oeuvre fut présentée à Bruxelles, Galerie Lautrec en 1956. La Commune d'Uccle lui rendit hommage
au Centre Culturel en 1962.